C'était une belle maison. En observant les traces sur la façade, on devine qu'elle fut érigée en deux temps. A l'origine, la maison de Michel ne devait guère dépasser les deux tiers de la façade actuelle et il n'est pas du tout certain qu'il existait un étage supérieur ; ou alors celui-ci était un simple espace de stockage. L'extension réalisée par Pierre dans les années 1780-90, avec nouvel arrangement de l'espace habitable, s'est accompagnée de la mise en place d'une toiture en tuiles canal dans les règles de l'art de l'époque (cf à ce sujet l'image commentée du détail de la frise centrale "Les Oiseaux").

Au fait, qui vécut ici après Pierre ? La maison est restée dans la famille Yerle jusqu'en 1855, occupée successivement par le plus jeune fils de Pierre, Baptiste Yerle (1782-1842), puis par son petit-fils Louis-Séverin Yerle (1816-1852) avant d'être vendue par les héritiers de ce dernier.

En 2004, nous y avons rencontré les propriétaires du moment, un très sympathique couple de potiers qui s'attachait à restaurer la maison en respectant ses caractéristiques, son âme en quelque sorte. Nostalgie ...

Ah, encore un détail attendrissant : lors de leur emménagement quelques années plus tôt, la jeune femme avait eu la surprise, en passant sa main sur une poutre, de ramener un ... louis d'or qui s'y trouvait très certainement depuis plus de 200 ans ! Il avait été placé là délibérément, à coup sûr, car selon la tradition et les croyances de l'époque, ce geste était de nature à assurer la prospérité du lieu et de ses habitants.