Noces de lavande


Noces de lavande, roman de 222 pages, est paru le 15 mai 2009.

Le livre

4e de couverture :

Trois janvier 2000 : drame à Collioure, le petit port catalan qui peint la lumière et les couleurs de ses paysages en tableaux changeants.

Aucune hypothèse ne paraît acceptable. Pour les protagonistes de ce roman, le fils et la fille du disparu mais aussi le lieutenant chargé de l’enquête, rien ne sera plus comme avant. En quatre jours, ils feront un retour sur eux-mêmes, ils connaîtront désarroi et incertitudes avant de découvrir une vérité qu’il leur faudra s’approprier.

De Collioure à Port-Vendres, en passant par l’Ermitage de Consolation, le lecteur accompagnera les personnages dans leurs joies et leurs peines, leur quête de souvenirs et leurs interrogations intimes jusqu’au dénouement à l’ombre du poète andalou Antonio Machado.

Extraits



Extrait du chapitre 1

Macabre découverte

Deux gendarmes spécialement entraînés ont enfilé leurs combinaisons de plongée et se mettent à l’eau presque sans bruit. Ils reparaissent peu après pour confirmer la présence de deux morts et préciser qu’ils sont attachés l’un à l’autre par un lien qui risque de ne pas faciliter la remontée des corps. Ils demandent l’autorisation de le retirer ou de le trancher, ce qui leur est accordé.
Quelques minutes plus tard, allongées sur les galets, deux formes grisâtres reposent. A leurs chevilles sont fixés de curieux sacs qui paraissent pesants. Du bonnet de laine de la plus petite s’échappent des mèches blanches collées par le sel. Une femme d’un certain âge… L’autre est un homme, apparemment plus tout jeune, assez petit mais trapu, son compagnon sans doute …
« C’est Joseph et Henriette de la rue Belle Vue, dit d’une voix chevrotante Joan qui a vu les plongeurs sortir les corps de leur tombe glacée et a du mal à s’en remettre.



Extrait du chapitre 15

L'ermitage

Ils redescendent au pied de l’Ermitage. Ils n’ont pas besoin d’évoquer leurs souvenirs à voix haute, leurs yeux parlent pour eux, leurs mains aussi qui se sont jointes comme au temps de l’enfance quand la fillette se laissait conduire par son aîné vers la source familière ou les arbres centenaires.
Ils s’assoient sur le muret de schiste qui court autour de la place centrale, face à la plus grande des fontaines et écoutent. Aucun bruit, juste un glissement de petit animal tout près, un froissement de feuilles rendues craquantes par l’hiver ici et là. Les fontaines hélas se sont tues, peut-être parce que la vie moderne oblige à économiser un bien précieux mais dans leur tête ils entendent encore le murmure discret de l’eau.
Malgré leur peine ils se sentent bien, pas heureux, non, c’est impossible, mais apaisés. Leur poitrine est moins à l’étroit, leurs membres se délient et leurs pensées vagabondent dans le passé, oubliant le présent trop pesant. Ils n’ont pas peur d’être vus, ils n’ont plus à se contrôler, à dominer leurs émotions.
Alors Pierrette incline sa tête vers son frère qui tressaille quand elle la pose au creux de son épaule. Des larmes lentes coulent sur ses joues mais ces larmes-là n’ont rien de brûlant, elles la délivrent, elles délivrent aussi Benjamin. C’est comme s’il les faisait siennes alors que ses yeux à lui restent secs.



Extrait du chapitre 20

Dérive

Il était complètement retourné, Ancelin, il répétait qu’il n’avait rien pu faire et c’était vrai. La rame avait d’abord commencé à redescendre doucement puis elle avait pris de la vitesse. Manifestement, le freinage n’était pas suffisant. On voyait des gerbes d’étincelles jaillir des sabots et des rails au contact des roues. On a su après coup qu’en effet sur deux des wagons les freins avaient été isolés à cause de sabots qui avaient tendance à se coller aux essieux. Impuissants et horrifiés, les cheminots de Charex ont regardé passer la rame dans leur gare, elle roulait à près de 50, c’était déjà énorme. Tout le monde a aperçu le pauvre Belot debout sur sa plate-forme, cramponné à sa manivelle.
— Belot ? Il était où exactement ? interrompt Gil. Quelle était sa fonction ?
— Il était agent d’accompagnement sur ce train et il se trouvait dans le fourgon de queue. C’était un homme d’expérience. Quand il a compris ce qui se passait, il a certainement voulu actionner le volant du frein à vis.
— Et ça n’a pas marché.
— Le train allait déjà beaucoup trop vite et il ne faut pas oublier que les wagons étaient lourdement chargés. Tous les témoins ont dit que Belot était littéralement arc-bouté sur son volant, dans un jaillissement d’étincelles. Le brigadier de Saint-Georges l’a confirmé. Mon père désespéré l’avait envoyé en vélo à la rencontre du train fou pour faire des signes au malheureux et l’inciter à sauter avant qu’il ne soit trop tard. Il a foncé sur la piste qui longe la voie, il a gesticulé, crié, mais Belot qui s’escrimait toujours sur son volant de frein, ne l’a ni vu ni entendu.
— Il aurait pu sauver sa vie ? demande le lieutenant.
— Peut-être il aurait pu mais c’est pas sûr.



Extrait du chapitre 30

L'île Saint-Vincent

Les fins d’après-midi au bord de la mer sont souvent empreintes de douceur, même en hiver. Pierrette est allée s’asseoir en haut du rocher de l’île Saint-Vincent, au pied de la chapelle. Elle n’a pas froid. Devant elle, la plage Nord est déserte. De courtes vagues viennent lécher les galets.
En face, le vieux quartier de ses parents se cache derrière la muraille de schiste. En-dessous, le sentier de La Moulade finit d’agoniser, avec ses rochers déchiquetés, ses passages éboulés, ses dalles brisées qui s’écroulent un peu plus à chaque coup de vent violent. La promenade est interdite depuis trois ans et une grille dissuasive, affublée d’un large écriteau très laid, en interdit l’accès. Quelques imprudents continuent de contourner l’obstacle mais c’est à leurs risques et périls ; d’ailleurs, vu les dégâts, il y en aura de moins en moins, bientôt on ne pourra plus du tout passer.
Pierrette a la nostalgie du temps où elle rejoignait Argelès par cet itinéraire si plaisant. Son père aimait particulièrement La Moulade et s’y rendait souvent, évitant cependant les mois d’été, périodes de fréquentation trop importante. Quand le passage avait été fermé, il avait été stupéfait. On eut beau lui raconter en détails l’accident terrible qui avait coûté la vie à un enfant et son grand-père emportés par une vague plus grosse que les autres, il restait incrédule, répétant : « On est toujours passé par là, depuis des générations et il n’est rien arrivé ! Bien sûr, y avait des jours, valait mieux éviter d’y aller mais on le savait ! »

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