Eclats de vies


Eclats de vies, recueil de 20 nouvelles (136 pages), est paru en octobre 2012.

Le livre

Le point de vue de l'éditeur :

Séquences d’existences ou morceaux de vies...
Autant d’histoires, autant d’éclats.
Des nouvelles qui nous renvoient à nos parcours, à des moments secrets, préservés par notre mémoire intime ou dissimulés en elle.
Ces éclats de vies, reflets d’émotions, de ressentis, de fantasmes, interpellent le lecteur qui au fil des pages devine en filigrane sa propre histoire vécue ou rêvée...

Extraits



Extrait de

"Arrêtez tout !"

Une main se pose sur l’épaule de l’adolescente qui tressaille et se retourne. Penchée vers elle, un homme l’interroge, sac en bandoulière, micro à la main :
– Ça va, petite ? Qui es-tu ? Que fais-tu là ?
– J’attends mon grand frère ! Aidez-nous, je vous en supplie, il est là.
Elle montre du doigt le trou qu’elle a réussi à agrandir un peu et d’où sort le dérisoire bout de métal chargé d’apporter la vie et l’espoir. Le journaliste, désemparé, regarde tour à tour l’enfant, le tuyau et les ruines qui les entourent. Il pose son sac, range son micro et cherche ce qu’il pourrait faire. Il entend les bribes de mots que Maïdis lance vers la surface. L’émotion l’étreint. Reporter dans le monde entier, il en a vu d’autres, mais cette enfant noire qui l’implore des yeux le bouleverse.
– Écoute, je vais voir ce que je peux faire.
– Tu vas partir ? C’est ça ? Tu es grand et fort, toi ! T’as pas le droit de nous abandonner !
Il se sent coupable et son inutilité le remplit d’une amertume teintée de honte. Il étourdit de mots la fillette, lui fait des promesses qu’au plus profond de lui-même il s’engage à tenir. Il veut lui saisir les mains mais elle se dérobe. Dans l’une, elle tient sa bouteille qu’elle ne veut lâcher pour rien au monde et dans l’autre...
– Regarde : c’est la montre de Maïdis. Elle ne marche plus et pourtant, l’heure tourne, elle tourne sans lui qui est là-dessous. Le soleil tourne ! La terre tourne ! Sans lui, qui ne peut pas bouger !



Extrait de

"Si par hasard..."

Il n’insista pas. Ils parlèrent de musique, de Brassens. Il s’étonna qu’elle ne préférât pas plutôt des chanteurs de sa génération. Un peu piquée, elle lui rétorqua qu’on pouvait parfaitement aimer Brassens, Ferré et le rap ou autre chose. D’ailleurs, s’il avait vécu à notre époque, Brassens aurait sûrement été rappeur !
Il la regardait. Une vraie gamine, pas très jolie mais touchante. Son rimmel avait coulé, elle avait des plaques rouges sur les joues, sans doute à cause de l’atmosphère confinée du bar, de la chaleur moite qui y régnait. Son imperméable mastic portait des traînées grisâtres qui dessinaient des rayures irrégulières presque comiques. Manifestement, il ne l’avait guère protégée de l’averse et bien qu’elle le resserrât maladroitement autour d’elle, il était visible qu’il ne pouvait en aucun cas la réchauffer. Il lui suggéra de l’enlever. Elle hésita un instant puis le laissa faire quand, se levant, il l’aida à faire glisser de ses épaules le vêtement trempé. Aussi mouillé à l’intérieur qu’à l’extérieur, l’imper se mit à goutter sur le plancher tandis qu’il le tenait à bout de bras, ne sachant qu’en faire. Avisant un porte-manteau, il l’accrocha d’un air soulagé.
– Il est fichu, de toute façon, murmura-t-elle, adoptant un ton si pathétique qu’il eut envie de la prendre dans ses bras comme une enfant.



Extrait de

"Un talent fou"

Le jour baissait. La nuit approchait sans être encore tout à fait là. C’était l’heure incertaine où l’on ne sait plus très bien qui l’on est, où les lampadaires de la rue prennent des allures de fantômes. Les rares passants semblaient sortir de nulle part et s’évanouir dans l’espace sans contours.
Des sensations diffuses l’envahissaient. Il aurait voulu les saisir, les savourer comme on savoure un bonbon fruité. Il n’y arrivait pas. Chaque fois, c’était pareil. Quand le soir tombait, pour peu qu’il fût encore dehors, il ne s’appartenait plus, il échappait à lui-même. Pis encore, tout ce qui l’entourait fuyait.
Il marchait dans sa rue sans la reconnaître. Il croisait des ombres qui, à peine identifiées comme étant celles d’hommes ou de femmes, s’éloignaient, pressées sans doute de rentrer au bercail. Devant lui, quelqu’un progressait d’un pas rapide. La silhouette mince lui sembla familière. N’était-ce pas la jeune fille que son ami Pierre lui avait présentée quelques jours plus tôt lors d’une soirée où, sans elle, il se serait mortellement ennuyé ?

L'éditeur

Cap Béar Editions, une maison dynamique qui propose joliment à ses lecteurs de "s'offrir l'évasion des mots".

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