Clin d'Œil


Clin d'Œil, recueil de 14 nouvelles (140 pages), est paru en août 2014.

Le livre

Le point de vue de l'éditeur :

Des clins d'œil comme autant de regards offerts à nos vies.
Touchants, tendres, inquisiteurs ou mystérieux, tous ces clins d'œil interrogent, suscitent la curiosité et l'émotion du lecteur.
Improbables ponctuations de nos vies, ces nouvelles attirent et séduisent pour enfin nous emporter d'un regard insolite et amusé vers l'ironie de nos existences.
Alors souriez, ces nouvelles vous font un clin d'œil.

Extraits



Extrait de

"Regard croisé"

« Mardi 19 septembre 2006, vers 8 h., RER Le Vésinet – Étoile, toi, veste rouge, gracieuse, blonde, moi, blouson de cuir, un peu gauche, brun, obsédé depuis par intense échange de regards, se revoir à tout prix 06.13.07… »
Débile ! Banal à pleurer ! Trop long !… Appellera jamais !…
Nicolas triturait son stylo, barrait, raturait, fulminait. Après avoir hésité deux jours, il s’était décidé à faire paraître une petite annonce dans Libé mais il fallait qu’elle ne ressemblât à aucune autre, qu’elle fût uniquement la sienne. Et il avait du mal, il n’y arrivait pas. Comment retrouver autrement l’inconnue aux yeux noirs qui occupait toutes ses pensées depuis une semaine ?
Ce n’était pas son genre de fixer les filles dans les yeux, encore moins de les draguer. Il était trop timide. Mais ce jour-là, son regard avait croisé celui d’une jeune personne qui ne s’était pas détourné. L’attirance avait joué dès qu’il était monté dans la rame. Il n’avait pas osé s’asseoir juste en face d’elle, il avait laissé une rangée de sièges entre eux. A chaque ralentissement, il avait craint qu’elle ne se levât pour descendre à l’arrêt suivant.



Extrait de

"L'apparition"

Et il la vit.
Elle était assise sur son propre lit ! Sa robe de vichy style années cinquante étalée en corolle autour d’elle. Elle jouait du bout des pieds avec ses ballerines noires. Quand elle leva la tête, elle découvrit un visage jeune et lisse, presque enfantin, encadré de cheveux châtain doré coiffés en cascade de boucles. Il lui trouva tout de suite quelque chose d’insolite, d’irréel, sans savoir pourquoi. Quand plus tard il y repensa, il se dit qu’elle avait un regard étrange mais il fut incapable de se rappeler la couleur de ses yeux.
— Que faites-vous là ? Comment êtes-vous entrée ?
Ses questions restèrent sans réponse car elle disparut.
Pas par la porte, encore moins par la fenêtre, d’ailleurs il ne l’avait même pas vu se lever. Simplement, brusquement, elle n’était plus là ! Il eut beau chercher partout – et il eut vite fait le tour de son domaine – il ne la trouva nulle part.



Extrait de

"Transparence"

J’attendais.
Ce que je sais, c’est qu’à chaque fois c’était l’angoisse. Elle m’avait oublié, j’en étais sûr. Et si elle ne se rappelait plus qu’elle avait un petit garçon ? J’essayais bien de me rassurer en me répétant que les fois précédentes, elle avait toujours fini par s’en souvenir. Mais si, cette fois-ci, elle oubliait définitivement ?
Un soir d’hiver, la nuit est arrivée avant elle. Je voyais les ombres s’allonger, j’avais peur et tellement froid. Partout du noir. De plus en plus de noir. Je ne reconnaissais plus la rue, j’avais l’impression d’être dans un endroit inconnu. Je ne l’ai même pas entendue.
J’ai senti son parfum. Elle m’a entouré de ses bras, c’était chaud mais moi je n’arrivais pas à entrer dans ce chaud, j’étais tellement gelé que je ne pouvais pas. Ses cheveux m’ont chatouillé la joue, elle m’a embrassé :
— Mon petit homme, pardonne-moi, je n’ai pas vu passer le temps. Cela ne se reproduira pas, je te promets.
C’est presque toujours ce qu’elle me disait et je la croyais. J’avais envie de la croire.



Extrait de

"Eblouissement"

Le vieillard se sent emporté dans un mouvement qu’il ne contrôle pas. C’est très doux, c’est comme s’il tombait lentement, sans à-coups, environné d’une ombre protectrice.
Brusquement, la conscience lui revient. Il se redresse ; assis sur le lit, il fixe le portrait de leur mariage accroché au mur qui lui fait face. Le visage tourné de profil, grave et attendrissante, la mariée lève les yeux vers son époux radieux qui, tout sourire, regarde l’objectif.
La photo en noir et blanc semble s’animer, les lignes ondulent et Sébastien, malgré lui, se rappelle qu’elles ondulaient de la même façon, le jour où, assis au chevet de Mélanie, il chercha désespérément à la garder, à capter son regard empli de brume qui se perdait loin de lui mais semblait regarder leur portrait. Quand donc était-ce ?
Ses pupilles embuées s’étaient soudain éclairées. Elle avait tourné la tête vers lui et leurs yeux s’étaient rencontrés. Pris d’un éblouissement, il s’était englouti dans les prunelles claires de sa femme. La fenêtre de la chambre s’y reflétait mais son carré blanc aux contours imprécis s’était agrandie peu à peu jusqu’à se transformer en un vaste espace lumineux.

L'éditeur

Cap Béar Editions, une maison dynamique qui propose joliment à ses lecteurs de "s'offrir l'évasion des mots".

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