« La nuit suivante a été infernale. Il voulait nous suivre dans la chambre. Je m’étranglais de fureur, je crachais tant que je pouvais. Il reculait, le galopin, mais c’était pour mieux revenir. Parce que, oui, j’ai oublié de vous le préciser : c’est encore un gamin ! Et moi, attention, je ne suis pas vieille, mais disons que j’ai atteint une certaine maturité qui aurait dû me valoir un minimum d’égards. »
Youcoumette mène la vie sereine d’une chatte princesse. Un jour, surgit un énergumène qui bouleverse son existence et celle de ses deux compagnons humains. Avec force détails, elle raconte l’événement. Drôle ou émouvante, elle prend le lecteur à témoin du scandale de cette intrusion. Aura-t-elle le dernier mot ?
« Je m’étais accommodé tant bien que mal de ma solitude, en m’inventant un frère à qui je parlais tout haut, que je croisais dans la glace en pied de ma chambre d’enfant. Ce double acquit une telle présence qu’aujourd’hui encore il m’arrive de penser à lui et d’accomplir quelques bizarreries comme par exemple d’acheter mes chaussures ou mes gants en double quand ce ne sont pas des chemises ou des pantalons ! »
Drôle d’héritage ! Surtout pour un homme convaincu d’être seul au monde. Il est prêt à y renoncer mais quelque chose le retient…Poussé par la curiosité, percera-t-il les secrets des arbres plantés dans le Comminges ? Quelle découverte essentielle fera-t-il sur lui-même ?
« Il avait froid. À trois mètres de lui, autour d’un maigre feu, trois hommes se tenaient debout et le regardaient. Il se dressa d’une pièce et chercha des yeux sa valise. Disparue ! L’un des hommes éclata de rire et, s’écartant un peu, laissa voir le précieux bagage. « Afghan ? interrogea-t-il. Faudra apprendre à veiller sur tes affaires, ici ! »
Par un soir d’hiver, un jeune clandestin arrive en France au terme d’un voyage éprouvant. Parviendra-t-il à se faire accepter puis respecter dans la « Jungle » hostile ? Et surtout arrivera-t-il à rejoindre sa destination finale, celle dont il rêve, jour après jour, nuit après nuit ?
« Tempérant son enthousiasme mais plus motivé que jamais, Noël sut d’emblée qu’il reconstituerait l’itinéraire dramatique de Jérôme. Il avait été mis sur sa piste presque par hasard, alerté par d’infimes détails. Le portrait qu’il venait de lire lui avait donné vie. »
En fouillant les archives à la recherche de ses ancêtres, le jeune généalogiste sait qu’il fera de passionnantes découvertes. Mais le secret qui lui sera finalement révélé n’est-il pas caché ailleurs que dans les pages d’un vieux registre ?
« C’est défendu. On me l’a rabâché des centaines de fois, à m’en donner mal à la tête. C’est dangereux, il paraît. Comment est-ce possible ? Une passerelle aussi gracieuse, toute fragile, toute étroite, qui traverse la rivière d’un seul coup en se courbant par-dessus. »
Comment ne pas soupirer devant une jolie passerelle quand on a dix ans et qu’on rêve de la franchir ? Que cache cet interdit d’une grand-mère aimée ?
« Les mains crispées sur le volant, le buste penché en avant, monsieur Duclos se concentrait sur la conduite ou du moins en donnait-il l’impression. Dans le rétroviseur il apercevait parfois le visage de son passager, immobile comme une statue. Il entrevoyait un regard perçant, un peu dur, un visage maigre aux mâchoires contractées … »
Monsieur Duclos s’est-il montré imprudent en prenant à bord de sa voiture un inconnu rencontré au bord de la route ? Sa femme le désapprouve, il le sent. Paris est encore loin : qu’arrivera-t-il d’ici la fin du voyage ?
« Un soir pourtant sa place resta vide. Les jours suivants, j’eus beau guetter, elle ne revint pas. Je me résignai. Un jour, j’eus une émotion en entendant du bruit chez elle. C’était quelqu’un d’autre qui s’installait : un petit être joufflu comme un tonneau, jovial et sympathique, quoiqu’un peu débraillé… »
Qui donc est ce sentimental, cet être casanier qui rêve pourtant d’être ailleurs ? Pourquoi son voisin se moque-t-il de lui ? La cigogne argentée apporte-t-elle la clé de ce qu’il est vraiment ?
« Dans le train qui l’emporte, elle se sent sereine, libre. Quelques rares voyageurs sont absorbés par une lecture. D’autres somnolent. Aucun ne lui prête attention. Les yeux clos, la tête rejetée en arrière, elle ne pense à rien. De tout son corps, elle est attentive aux mouvements réguliers qui l’éloignent d’une vie rejetée… »
Elle s’en va... Qui donc est cette femme ? Pourquoi part-elle ? Et où ira-t-elle ? Reviendra-t-elle ? Ne court-elle pas le risque de devenir le jouet d’un destin qui la dépasse ?
« Je le regardais, c’était bien lui, comme si je l’avais quitté hier, mais en même temps un je ne sais quoi m’empêchait de le reconnaître tout à fait.
J’avais eu la même impression quand deux jours plus tôt, je l’avais croisé par hasard sur le boulevard. Son visage ne m’était pas inconnu, j’avais hésité et finalement c’était lui qui m’avait interpellé... »
Qu’a donc vécu ce jeune homme à peine sorti de l’adolescence ? Pourquoi paraît-il à la fois si proche et si lointain à celui qui vient de le retrouver ?