Baisers du sommeil


Baisers du sommeil, roman policier (198 pages), est paru en juin 2019.

Le livre

Le point de vue de l'éditeur :

Une jeune femme, assoupie certainement, repose sereine.
Sa peau diaphane est en saisissant contraste avec les couleurs de ce tableau où son corps alangui s'offre à la nature.
Le silence envahit les lieux.
Seul, l'artiste se déplace, observant la scène. Attentif à chaque détail, il admire la jeune femme, modèle de son funeste ouvrage : "Baisers du sommeil".
Son regard aigu et un imperceptible rictus trahissent sa jubilation.
La rumeur s’amplifie, le Roussillon serait-il devenu, pour l’artiste de la mort, le théâtre macabre de ses œuvres ?

Extraits



Extrait du chapitre 1

Étendue à ses pieds, les yeux clos, elle semblait dormir. Les herbes hautes frémissaient dans la brise et venaient caresser son visage blême. Une jambe repliée sous l’autre, les bras ramenés sur sa poitrine, elle offrait l’image d’un abandon paisible mais sa tête rejetée en arrière, ses longs cheveux défaits et emmêlés, un seul pied déchaussé et l’autre avec sa ballerine en équilibre sur les orteils nus apportaient du désordre au tableau bucolique qu’il contemplait.
Il se tenait debout, immobile et silencieux. Le ciel bleu charriait d’épais nuages blancs qui s’enfuyaient par-dessus les arbres. Pas âme qui vive dans ce vallon verdoyant où personne n’avait eu l’idée de construire une maison. Un ruisseau courait en chuchotant, des oiseaux invisibles pépiaient, seuls habitants de ce lieu charmant du Haut Vallespir qu’il avait choisi parce qu’il l’aimait, et qu’il était désert à cette heure. Dans la journée, des randonneurs passaient par là mais, le crépuscule approchant, nul importun n’était à craindre.
— Tu es belle, dit-il l’air satisfait.



Extrait du chapitre 2

L’œil pétillant, le capitaine Legrand chantonnait tout en conduisant. Il chantait faux, on le lui avait dit et redit ; aussi épargnait-il les oreilles de son entourage et s’en donnait-il à cœur joie quand il était seul ! C’était un homme paisible et joyeux de nature. Certes, il se rendait sur une scène de crime, mais ce n’était pas une raison, au moins dans un premier temps, pour arborer une mine sinistre. Après tout, c’était son métier de mener des enquêtes, et fatalement il y avait souvent mort d’homme, quand on l’appelait.
[…] Adorable Hélène… comment avait-elle pu tomber amoureuse de lui ? Il continuait de se le demander car, sans être laid, il n’était pas particulièrement beau avec son visage poupin, sa calvitie naissante et ses yeux délavés. Autour d’elle, il avait vu plusieurs soupirants séduisants parmi lesquels elle aurait eu l’embarras du choix. Il est vrai que tous n’avaient pas sa musculature avantageuse de sportif, habitué à arpenter les montagnes dès qu’il en avait l’occasion.



Extrait du chapitre 3

En cette lumineuse après-midi, l’été semblait s’être attardé. Pas un nuage dans le ciel d’un bleu franc. À peine une petite brise pour faire bruire les feuillages encore bien accrochés aux branches, « le vent de Madame », disaient jadis ses grands-parents, il avait encore dans l’oreille la jolie expression, aujourd’hui tombée en désuétude.
Il se sentait bien. Il allongea ses jambes, s’étirant comme un félin.
— Tout se passe comme prévu, se dit-il. Curieux tout de même qu’il ait fallu quatre jours entiers pour la trouver. À moins, bien sûr, que la découverte ait été tenue secrète par les pandores. Elle était si belle, je ne voudrais pas qu’ils l’aient vue trop abîmée. Mes coutures étaient parfaites, j’espère qu’ils l’auront remarqué. Pas beaucoup de détails dans l’article… Il y en aura peut-être davantage dans celui de demain ? On va en reparler, c’est sûr. Ce qui m’amuse, c’est que manifestement, on soupçonne le mari, c’est bien fait pour lui.



Extrait du chapitre 12

Tout alla très vite alors. Il l’attrapa par le bras et chercha à l’entraîner. Elle trébucha, se rattrapa in extremis et lui balança son sac en pleine figure. La lèvre fendue, le nez en sang, il jura, jeta au loin le parapluie qui l’encombrait et tenta de se saisir d’elle, en lui faisant un croc-en-jambe. Gisèle hurla, en pure perte car il n’y avait personne aux alentours. Rassemblant toutes ses forces, elle se dégagea d’une seule secousse, lui donna un violent coup de pied dans le tibia et s’enfuit en courant.
De toute sa vie, jamais elle n’avait couru aussi vite. Ses pas résonnaient dans la nuit. Le quartier entier semblait inhabité avec ses portes closes et ses volets hermétiquement fermés. Parviendrait-elle à atteindre sa maison située presque au bout de la rue et à rentrer avant qu’il ne la rejoignît ? Cela paraissait improbable. Prise d’une soudaine inspiration, elle obliqua à droite dans une allée bordée d’arbres qu’elle connaissait bien et se glissa entre les troncs rapprochés de deux cèdres dont les frondaisons se rejoignaient.



Extrait du chapitre 13

En quittant les lieux, Legrand ne put s’empêcher de penser combien il était sacrilège de souiller pareil lieu d’un meurtre aussi horrible. Il se retourna pour jeter un dernier coup d’œil aux ruines de Nostra Senyora del Roure qui n’abritaient guère le corps abandonné dans les restes de son abside envahie par le lierre : de l’église romane, détruite par un glissement de terrain il y avait bien longtemps, il ne restait plus que d’impressionnants pans de mur.
L’ensemble se dressait au milieu de pâturages car le cinquième des hameaux de Los Masos avait également disparu. D’après Côme, la légende racontait qu’un certain huit mai, un immense vol de corbeaux avait obscurci le ciel en plein jour ; la terre avait grondé puis elle s’était ouverte, engloutissant en un instant les maisons et leurs habitants.
Les survivants, trois bergers descendus de la montagne, n’avaient plus rien retrouvé à leur retour, si ce n’est les murs écroulés de l’église, et ils s’en étaient allés reconstruire ailleurs leur village.



Extrait du chapitre 19

Ils avaient découvert à cet endroit pas moins d’une dizaine de vagabonds, environnés d’un nombre encore plus élevé de chiens plus bruyants les uns que les autres. Ils avaient là leurs habitudes, se réchauffant les uns les autres au feu de la solidarité bon enfant qui était de règle. Mais attention : pas question d’accepter parmi eux n’importe qui, l’invisible porte qui les isolait du monde extérieur pouvait rester close au nez de celui qui ne leur plaisait pas, sans contestation possible, la rue a ses lois.
L’arrivée de la flicaille avait jeté un froid, chacun se retranchant dans un silence prudent, seulement rompu par les clébards plus déchaînés que jamais.
— On vient pas vous emmerder, les mecs, on cherche seulement ceux qui, la nuit dernière, auraient pu voir quelqu’un ou quelque chose dans les roseaux, rapport à la meuf qu’on a trouvée morte ce matin. On est déjà sûr que c’est pas vous, on cherche, c’est tout.
— Vous zavez pas d’indices, quoi, dit un grand maigre condescendant, affublé d’un manteau dans lequel il flottait. C’est p’t-être ben moi qu’vous cherchez. Tais-toi, Ouragan.
C’est ainsi que le dénommé Àngel leur apprit qu’il avait vu un type qui s’embêtait pas, là-bas, dans les roseaux, avec une gonzesse qui avait l’air à poil, même qu’il avait trouvé ça bizarre à l’heure de se mettre plutôt au chaud.

L'éditeur

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