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Les oiseaux de notre maison ancestrale

octobre 2004

Quand nous avons découvert ce motif au-dessus de la fenêtre surplombant l'entrée de la maison de Michel et de Pierre, nous avons été saisis d'une immense bouffée de tendresse rétrospective. A l'époque de l'ultime extension de cette maison, qui se situait un peu avant (ou un peu après) la Révolution Française, si l'on en juge par un style de frises et de décorations très voisin sur une maison située à 200 mètres, et qui, elle, est clairement datée, Pierre Yerle et sa femme Marie Ferran vivaient là avec leurs sept enfants encore vivants, et Pierre était encore plein de projets malgré ses cinquante et quelques années. Des coeurs et des oiseaux, n'est-ce pas touchant ? Les oiseaux se regardent sereinement et l'on devine clairement qui est le mâle et qui la femelle. Depuis plus de 200 ans, ni la nature ni le temps n'ont encore réussi à effacer ce naïf message d'amour à la fraîcheur intacte.

Et maintenant, un peu de technique. La gouttière en zinc, dont on ne sait quand elle a été installée, est un anachronisme. Si l'on se réfère à l'ouvrage de Claude Rivals Midi toulousain et pyrénéen (Berger-Levrault, 1979) dans la collection consacrée à l'architecture rurale française à propos des fameuses tuiles "canal", dites aussi "romaines" :
- celles-ci équipent un toit à deux versants et à faible pente (20 à 30°) débordant sur les murs pour protéger la terre crue ou le crépi, et il n'y a pas de gouttière ;
- si les tuiles sont cylindro-coniques, c'est pour couvrir le toit de canaux parallèles avec d'autres tuiles posées à l'envers afin de combler les intervalles entre ces canaux ;
- la ligne faîtière est elle-même constituée de tuiles canal liées au mortier ;
- les tuiles formant canaux s'avancent pour éloigner l'eau pluviale de la base des murs, contrairement aux tuiles de couverture qui, elles, s'arrêtent au bord du toit ; cadeau, des ombres portées très esthétiques variant avec l'heure comme une sorte de cadran solaire naturel.